13 mai 2007

Sous l'ombre

Et si l'ombre n'était que pour ligner la flamme
Le sombre pour nourrir la lumière des âmes?
Le désespoir profond pour que naisse l'espoir
Comme l'aube deplie l'épais velours du noir.

J'ai le goût du bonheur pour avoir eut la haine,
La morsure du deuil, et le voile des peines,
Je façonne mes joies du métal des chagrins
J'invente dans mes ombres l'éclat de mes matins.

Il a fallu la mort pour que je vienne au jour
Que j'en garde avant tout comme un trop plein d'amour,
Et pour aimer assez que battent ces deux coeurs
Tant que le mien palpite celui là ne se meurt.

A l'ombre de mon ombre jadis me suis tassée
Quand au gris de l'aurore l'amant m'a délaissé
Combien plus aujourd'hui je goûte les plaisirs
D'avoir pour d'autres yeux les couleurs du désir.

Toute ma peau s'ecorche sous la serre des luttes
Qui blessent jusqu'à l'âme, attisant la dispute,
Le mépris et le fiel scellent la cicatrice
De l'écoute et du don soudain elle se lisse.