25 octobre 2011

De l'un à l'hôte

De l'un à l'hôte


L'un puis l'autre

L'un de l'autre

Son regard, sa peau

Entre l'un et les autres me reconstruire

Dans une envie qui masque l'autre


L'un à l'autre

L'un est l'autre

Mon regard, repos

Sans regret, ni remord, remous m'enfuir

Dans une errance de vous à votre


L'un par l'autre

L'un si l'autre

Mon repos, s'embrume

Et ces draps qui m'enfrissonnent, soupir

De vous à votre mais jamais notre


Moi si l'autre

Moi par l'autre

Dans mes brumes ma plume

S'emprisonne à l'encre de mes désirs

Et trace en noir un soupir autre


Moi sous l'autre

Moi suffoque

Sous ma plume se couchent

Et se vautrent les mots dégout de toi

Là, sous mes cils la trace obscure


Moi nie l'autre

Moi non l'hôte

Sous ma couche s'enroulent

La litanie des noms de mes amants

Et la morsure de leurs blessures

Faussaire

Faussaire

Pose sur mes blancs tous tes mots

Qu'importe s'ils mentent après tout

Derrière le miroir des faux airs

Tu caches tes lames de faussaires

Dans mes silences hurlent tes loups

Tes mots des miens en faux jumeaux


Mes inconstances remaquillées

Excommuniées mes rédemptions

Tes mots alarmes rendent mes armes

Déchirent le doux de mes charmes

Tu réinvente mes compassions

Calomnie : blessure souillée


Tes blancs se posent sur mes présences

Sur les faucilles des tes faux cils

Et redessinent en clair ton sombre

Ton miroir œuvre dans mes ombres

Dans mes éclats se fait docile

Ton rire n'ose qu'en mes absences


Tes chuchotis feutrent ma trace

Les mots étouffent à mon orée

Où mes brisures les réfractent

Dans mes lumières se rétractent

Tes leurres, mais ta bouche acérée

De toujours cracher ne se lasse

15 mars 2010

Quoi, l'éternité...

Il est de ces personnes que je crois éternelles, tant elles sont ancrées au rocher de ma vie, une page se tourne, le rocher est tombé, me reste l'amertume.
Le vieux chanteur est mort, crinière en neige, corps en souffrance, le vieux poète a passé la porte, je reste, souffle court, collée à l'huis.
Toi, rimailleur, ho veilleur des consciences, toi, juste un cri, comme une fleur qui tombe, fallait-il que tu meures pour que résonnent sur les ondes, les mots autrefois censurés?
Tes mots me sont un patrimoine rebelle, tes notes, l'aile qui les porte à ma bouche.
Ta France se fait mienne, au miel de ta plume, tes révoltes me giflent dans mes indolences et tes amours ravivent la flamme dans mes veines.
Il me semble entendre, l'oreille à ta porte, un grand éclat de rire, devant les mots vides, les insipides déclarations, les courbettes de ceux qui soufflaient tes orages, nourrissaient tes éclats, tes plus belles chansons.
Me reste l'héritage de tes mille chansons, des centaines de notes qui leur font un cortège, compagnon des luttes, des amours, des colères, poète échevelé, ta voix dans mes oreilles vient alléger ma peine.
Par tes mots, par tes chants, tu l'as touchée du doigt. Quoi? L'éternité...

14 janvier 2010

Le lien qui Léa délia...

Avant que ta mémoire ne se perde en des landes
Des landes embrumées, ou tu perdis mon âme
Avant que les frissons ne soient devenus lame
Coupant le fil de vie de toutes tes légendes

As-tu revu, Grand mère, ta main dans ma menotte
L'étoile dans tes yeux, à la mienne pareille
Ta façon de broder, au bord du soir, merveilles
De me montrer l'oiseau à la feuille si haute

Avant d'avoir noyé sous tes rides, mes rires
As-tu rangé, Mamie, mon enfance en ton coeur
Sous les éclairs de moi, comme un oiseau moqueur
Qui revenaient parfois, bribes de souvenirs

As-tu compris avant de fléchir dans tes brumes
Que tu perdais mes rires, et noyais mon enfance
Et que je restais seule à l'orée du silence
Ton absence me manque, et se glisse à ma plume

Avant de n'être plus que ce fragile souffle
Qui, ténu, ne lâcha qu'après longtemps, longtemps
A tu vu la brisure du tout petit enfant
Duquel je naquis femme, dans un tout autre souffle

As tu su tout l'espoir de ce nouveau matin
Fragile fruit en moi, caché sous mes douceurs
Nourri de tant de joies et de tant de douleurs
Qui tissait en secret le fil de mes demains

As tu seulement su que je devenais mère
Quand enfin tu tranchas ce dernier fil de vie
Pour veiller sur l'enfant, en mon corps asservi
Ton sang se tait à l'heure ou le sien se libère.

14 juillet 2009

Le premier don

Au premier matin du monde, la première des fées se pencha sur le premier berceau du monde.

Elle n'avait pas grande expérience, elle était née du premier matin, rose et blonde, légère comme un parfum de fleur.

Elle ne pouvait pas doter l'enfant de toutes les perfections, elle était bien trop jeune et encore maladroite. Aussi elle prit son temps pour décider de l'unique don qu'elle pouvait faire.

"Je peux lui donner la beauté, mais à quoi sert la grâce si l'on n'a pas d'idées."

"Je peux lui donner l'intelligence, mais si elle sert la bêtise, l'enfant grandira et deviendra cruel."

"Je peux lui donner la vérité, mais il en existe de si dures que l'enfant pleurerait bien souvent."

La fée tournait dans sa tête mille et une idées, toutes la séduisaient, mais toutes étaient rejetées. Elle regarda l'enfant qui souriait dans son rêve. Un souffle d'air dû le gêner car il se mit pleurer.

Alors la fée eut une idée, une merveilleuse idée...

Dans la lumière mordorée du premier matin du monde, penchée sur ce berceau, la première fée du monde donna une maman au premier enfant du monde

10 juin 2009

Dans ce bleu là...

Tant de nuances dans ce bleu là,
Tendre aquarelle qu'un peu d'eau voile,
D'une fêlure fait une étoile
Et que d'étoiles dans ce bleu là...

Brisée l'espérance, en sa fleur givrée,
Traquée la fragile, meurtrie l'insoumise,
De trop de blessures le bleu c'est ombré,
A la solitude, sa clarté se grise.

Tant de nuances dans ce bleu là,
Tendre aquarelle qu'un peu d'or teinte,
D'un seul sourire fait une fête
Et que de fêtes dans ce bleu là...

Sur un fil de vie, des perles de rire,
Envolent le sombre, le soleil se lève,
Et d'un bleu si clair renaissent les rêves
Leur clarté limpide balaie les soupirs.

Tant de nuances dans ce bleu là
Tendre aquarelle ou la plume erre,
D'un seul regard fait un poème
Que de poèmes dans ce bleu là...

Sur le papier courent les mots captivés,
Leur douceur dessine l'âme apprivoisée
Sans jamais juger le regard croisé,
Dans ce profond bleu, je me suis livrée.

16 mai 2008

Passage

Sombre dans l'éclat de tes yeux
Noir à l'ourlet de ta paupière
Éclair, orage de tes cieux
Torrent, tonnerre, tes colères.

Cascade et cristal dans ton rire
Étoile et strass à ton regard
Minuit la ligne de ton fard
Que ta clarté vient éblouir.

IMG_4615.JPG

Passés les berges de l'enfance
Si distant le seuil de la femme
Dans ce troublant entre-deux-âmes
Tu cherches toutes tes nuances.

Élégant jeu de cache-cache
Miroir voilé, clarté secrète
De ton aurore tu te détaches
Et tu prépares tes propres quêtes.

13 mai 2008

Une âme

Dans le rire de Natacha se glisse un accent
Le rugueux des briques rouges, le doux d'un ciel gris
Et ce grand élan du cœur, torrent insouciant
Qui dissout toutes les peines, efface les cris.

Dans les larmes de Natacha le passé revit,
Trop haute la vague qui porte toutes ses ombres,
Si dure l'arrête des pierres qui blessent sa vie
Quand au ruisseau de sa voix s'accroche le sombre

Dans les mots de Natacha vibre l'amour,
À la trame de son histoire elle a noué
Quatre rubans, une voile ou le vent court,
Souffle si doux qui l'emporte, vers ses souhaits

Dans les mains de Natacha tient tout un monde,
Des matins, toujours hâtés, aux soirs flânant,
Du plein gris au bel été, file sa ronde.
Elle est l'âme de son foyer, son feu vivant.