15 mars 2010

Quoi, l'éternité...

Il est de ces personnes que je crois éternelles, tant elles sont ancrées au rocher de ma vie, une page se tourne, le rocher est tombé, me reste l'amertume.
Le vieux chanteur est mort, crinière en neige, corps en souffrance, le vieux poète a passé la porte, je reste, souffle court, collée à l'huis.
Toi, rimailleur, ho veilleur des consciences, toi, juste un cri, comme une fleur qui tombe, fallait-il que tu meures pour que résonnent sur les ondes, les mots autrefois censurés?
Tes mots me sont un patrimoine rebelle, tes notes, l'aile qui les porte à ma bouche.
Ta France se fait mienne, au miel de ta plume, tes révoltes me giflent dans mes indolences et tes amours ravivent la flamme dans mes veines.
Il me semble entendre, l'oreille à ta porte, un grand éclat de rire, devant les mots vides, les insipides déclarations, les courbettes de ceux qui soufflaient tes orages, nourrissaient tes éclats, tes plus belles chansons.
Me reste l'héritage de tes mille chansons, des centaines de notes qui leur font un cortège, compagnon des luttes, des amours, des colères, poète échevelé, ta voix dans mes oreilles vient alléger ma peine.
Par tes mots, par tes chants, tu l'as touchée du doigt. Quoi? L'éternité...