11 octobre 2007

Cinq mille ans

Ce soir, j'ai cinq mille ans, l'humanité s'essouffle,
Dans mes veines enfermés, mille peuples oppressés
Hurlent à la liberté. Cinq mille ans de passion,
De cris, de déchirures qui font frémir ma peau
Et qui battent à mes tempes comme un fleuve qui enfle.
C'est tout mon corps qui souffre à chaque vie cassée,
Chaque peuple brisé pour soûler l'ambition
D'un homme, d'une nation versant la mort à flots.

Ce soir, j'ai cinq mille ans, l'humanité s'élance,
Dans ma chair chaque artiste a tracé sa mémoire
Et laissé son parfum. Cinq mille ans de poètes,
De rêves et de musique, d'émotion que l'on danse,
De mots pressés dans l'encre et de rêves sculptés,
Inspiration fiévreuse et passion exaltée.
Chaque couleur me touche, blessure dérisoire,
D'où sourd pourtant déjà la sève de mes fêtes.

Ce soir, j'ai cinq mille ans, l'humanité s'éclaire
Aux flammes de l'amour pulsant dans chaque veine,
Chaque tempe. Cinq mille ans de murmures, de secrets,
Ou encore de cris d'où jaillit la colère,
D'émotions si brutales qu'elle poussent encore à vivre
Quand la raison chavire que tous les sens s'enivrent.
Chaque idylle nouvelle vient dissoudre la haine
Comme l'eau de l'orage éclate en pluie de rires.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

j'aime, ce poème qui décrit l'impression qui parfois me prend : l'impression de cristaliser toutes ces époques en soi, sans même comprendre d'où cela jaillit
"je ne suis rien et tout, vieille et jeune, un début et une fin, une partie de l’éternelle recommencement, avec si peu de temps à venir et paradoxalement une impression de tant de temps déjà vécu … " douleur, force inoui, vent de folie qui nous traverse, parfois, nous laissant démuni dans bien des cas ...