31 janvier 2007

Le rire de l'eau

Elle n'est pas triste, la pluie, chaque goutte légère
Qui glisse sur ma joue attrape une étincelle,
Une étoile, comme un duvet ténu sur ma peau.
La ville lumineuse oublie son air sévère
Et ce plic ploc léger, ho joyeuse crécelle,
S'alanguit et se hâte, impossible tempo.

Elle n'est pas triste, la pluie, elle dilue la crasse
Et fait briller les rues, canaux de jais luisant,
Transportant sur leurs rives les fleurs épanouies
De parapluies ouverts, tout habillés de strass.
Et ce frisson de l'eau, au rire des passants
Lié quelques secondes déjà se désunie.

Elle n'est pas triste, la pluie, elle pare ma bouche
Bien mieux qu'un fruit d'été au jus rouge et sucré.
Quand je l'ai bien gouté, les yeux au firmament,
Dans la lueur du feu, je vais faire ma couche.
Volets fermés, par le chant de l'eau rassurée,
Je laisse aller mon corps aux baisers de l'amant.

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